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Étiqueté : Mère
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A-corps, le il y a 10 mois et 1 semaine.
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24 novembre 2022 à 15h08 #14893
A-corps
Maître des clésNedjma
– 0. « Chuuut ! »
Mon père a la main sur ma bouche et je suis terrorisée. Nous sommes près de la fenêtre.
Un homme lacère tranquillement un deuxième pendant que deux de ses acolytes font le gué. L’homme à terre hurle de manière effroyable. Je distingue à travers l’interstice des persiennes d’autres fenêtres dont les rideaux se ferment. J’ai l’impression que le blessé regarde dans ma direction.Je ressens sa douleur, sa haine, sa peur. Son agresseur doit en avoir assez parce qu’il le poignarde profondément. Un cri étouffé. De sa part ou de la mienne, je ne sais pas trop. L’homme se fait taillader le corps de plusieurs dizaines de coups d’un couteau de cuisine. Plus de cris. Juste le silence. Le silence et le son de ma propre respiration.
Mon père relâche sa prise et murmure de façon à peine audible.
– « Chut. C’est compris ?
– …
– Tu n’en parleras à personne ».– 1. Je m’appelle Nedjma. Ca veut dire étoile en arabe. C’est amusant parce que j’ai peur de la nuit alors que je devrais briller de mille feux…
Je suis née en Algérie en 1946. Mes parents sont juifs et nous vivons en parfaite entente avec les descendants des premiers colons et les différentes communautés, notamment religieuses aussi bien chrétiennes que musulmanes. D’ailleurs, comble de l’ironie, ma meilleure amie est musulmane.C’est bête, mais je me sens plus proche de cette culture orientale que de celle dont je suis issue, qui ne m’est pas vraiment familière. Je ne connais pas l’hébreu, le français et l’arabe sont mes deux langues natales. Hier, nous étions le 5 octobre 1957. J’ai vu un homme se faire poignarder mais chaque fois que j’ouvre la bouche pour en parler, j’entends l’impérial « chut » symbolisant l’autorité parentale dans tout ce qu’elle a de plus méprisant et de plus lâche.
La police est venue chez moi aujourd’hui. Ils m’ont posé des questions. J’ai hésité à leur en parler,juste pour avoir leur conseil. Mais pardessus l’épaulette du monsieur de la police, mes yeux scrutaient sans cesse le visage de mon père qui oscillait de droite à gauche, arborant un regard dont la sévérité touchait presque aux confins de la haine.
J’ai baissé les yeux et je n’ai rien dit. J’ai juste pris mon chat dans mes bras pour lui faire un câlin.
Il s’appelle Bijou. Je l’ai appelé comme ça parce que dans le noir ses yeux me rappellent les boucles d’oreilles de ma grand-mère.Yasmina est ma seule confidente. Je lui dis tout et rien. On parle de choses importantes, de choses qu’on ne pourrait dire à personne d’autres, surtout pas à nos parents. Et puis on parle aussi de choses insignifiantes, de choses de la vie de tous les jours, de choses qui font du bien parce qu’elles sont légères et dont on éprouve le besoin de débattre tant la futilité est grande et la vie belle à ces occasions. Yasmina, c’est mon amie.
– 2. Ici, il y a plein de choses qui semblent normales mais qui ne le sont pas pour des gens de la mission. Les gens de la mission sont des grandes personnes venues d’ailleurs qu’ici et qui viennent pour dire qui était Jésus. Ils disent qu’on est des sauvages et qu’il faut apprendre à nous civiliser.
Ils ne croient pas à la magie. Ils ne croient pas non plus à la religion. Enfin je veux dire à notre religion. De toute façon, tout est mêlé et on n’y comprend pas grand-chose Yasmina et moi !
Ma petite sœur vient de mourir d’une maladie que ni les médecins ni les guérisseurs ne savaient traiter. J’ai pleuré pendant deux jours. Je l’aimais beaucoup même si elle n’avait que deux ans. J’aimais bien lui faire des câlins, j’aimais sa façon de bouger son petit nez quand elle avait froid. Sa façon de me regarder droit dans les yeux avec une douceur toute douce…C’était la personne de la famille que j’aimais le plus, je crois. Ce soir, Bijou est venu passer la nuit aux pieds de mon lit.– 3. Je crois que mes parents me font la tête. Ils ont l’air en colère après moi. Je crois que ça a peut-être un rapport avec Nelly, ma petite sœur qui est partie trop vite. Ils m’en veulent, je crois. Pourtant, ce n’était même pas moi qui l’avais gardée la nuit où elle ne s’est pas réveillée. J’étais chez Yasmina quand mon père m’a appelé au téléphone pour me dire de rentrer tout de suite, à 23h14. Je me souviens de l’heure, je comprends pas pourquoi.
Je me souviens aussi que le médecin était dans la chambre et tentait de faire respirer ma petite soeur quand un homme a tapé à la porte. Je n’ai pas vu son visage ni tout entendu de la conversation sauf : « …tuer une chouette avant l’aube ». Mon père est allé voir ma mère et est parti en trombe jusqu’au lever du soleil. Ma mère a levé la tête le regard empli d’espoir quand la porte s’est ouverte, mais mon père en rentrant a juste secoué la tête, puis l’a interrogée à son tour et ma mère a baissé les yeux sans rien dire. Ils ne m’adressent presque plus la parole. Ils ne me parlent que pour me dire des méchancetés. Et ça me fait mal au cœur.
– 4. Mes parents sont en train de pleurer. C’est la première fois que je vois mon père en larmes.
Il ne sanglote pas, mais il a les yeux brillants et les joues inondées par la souffrance qu’il retient tant bien que mal. Ma mère est à l’inverse très démonstratrice, presque trop. Elle extériorise sa souffrance en se donnant des claques et en se griffant le visage.Ils viennent de rentrer de la maternité. Ma mère vient de faire ce qu’elle appelle sa « troisième fausse couche » depuis Nelly.
Les parents sont de plus en plus agressifs avec moi. Hier, j’ai entendu ma mère qui a dit :
– « Peut être que c’est sa faute à elle, au fond ?
– Qu’est-ce que tu racontes ?
– C’est peut-être parce qu’elle est vivante que personne ne vient
– … ».
Mon père n’a rien répondu.– 5. Ce soir, j’ai entendu des cris venant de la chambre. Je n’ai rien dit, et je me suis approchée sans un bruit de leur porte. Les hurlements succédaient à des coups sourds et le bruit de quelque chose de lourd qui heurte le sol. Quelques secondes après, cela recommençait. Ça a duré vingt minutes.
Puis j’ai entendu la voix de mon père : « J’en ai marre de toi ».– 6. L’attitude de ma mère a changé. Elle est plus affable, plus aimable envers moi. Elle me prépare mon petit déjeuner, me pose des questions sur ma journée à l’école et tout et tout. Elle a moins de bleus sur le visage et elle ne boite presque plus depuis quelques temps. Je suis bien contente. Je suis heureuse même. Ça faisait longtemps. La vie est belle comme quand je parle de bêtises avec Yasmina.
– 7. Je suis dans un lieu étrange. Mes parents m’ont amenée dans une petite salle d’un village en périphérie de la ville. Ils m’ont confiée à un monsieur bizarre avec une robe. J’ai envie de rire quand je le regarde marcher, on dirait qu’il s’est habillé en femme. Je jette un coup d’œil par-dessus mon épaule et je vois mes parents qui me regardent, les bras croisés. On m’installe sur une table en pierre.
Trois personnes sont autour de moi et prononcent des phrases dans une langue que j’ignore. Le monsieur à la robe s’avance vers moi, la main dans son dos. Soudain, je distingue la lame d’un couteau dans sa main gauche. Des souvenirs me reviennent en rafales ininterrompues de frayeur. J’ai peur. Je veux partir. Mais des mains me saisissent et me maintiennent sur la table. Mes épaules nues touchent la texture de la pierre et le froid me fait frissonner. J’ai la respiration coupée. Ma tête se soulève tant bien qu mal pour tenter d’apercevoir l’homme au couteau.
Je sens plus que je ne vois la lame sur ma jambe. Je hurle mais j’entrevois un instant le visage de mon bourreau et celui-ci me glace d’effroi. Mon hurlement part dans les aigus pour s’interrompre. J’ai trop peur pour hurler désormais. Je vois juste cet homme étrange me taillader les jambes de manière chirurgicale sous les incantations chantées des voix auxquelles appartiennent les bras qui me maintiennent en place.
– 8. Je n’ai plus parlé pendant dix jours.
C’est Yasmina qui m’a hurlé dessus et à qui j’ai fini par tout raconter en sanglotant dans ses bras.
Elle m’a raconté que c’était assez fréquent d’organiser des rituels de sorcellerie pour accroître la fertilité ou au contraire la faire diminuer. Elle m’a dit que c’était normal, que je n’avais pas à m’en faire. En tout cas, c’est ce qu’on lui a dit. Pourtant, les cicatrices n’ont jamais totalement guéri. Je saigne très souvent.Ma voisine n’aime pas les chats et aujourd’hui j’ai entendu des miaulements de douleur alors j’ai ouvert la porte. J’ai regardé par terre et j’ai vu Bijou tenter de ramper vers notre appartement, le visage plein de sang et ses pattes arrière qui pendaient lamentablement derrière lui. Puis j’ai vu la voisine, un balai à la main qui ricanait : «… ça lui apprendra ! ».
J’ai vu Bijou faire une halte dans son imitation de la limace et j’ai hurlé pour appeler mon père. Il m’a regardée et a vu les larmes dans mes yeux. Avec une moue de dégoût il s’est avancé vers la porte de la voisine et y a tambouriné. Pas de réponse. Mon papa est un soldat, et avec un coup de pied de face, il a fait voler la serrure en éclat. La porte s’est ouverte en grand, manquant de renverser la voisine. D’une baffe du revers de la main, il l’envoya au sol. Elle pleurait. Son mari apparut dans l’encadrement de la porte.
Tout le monde avait peur de lui dans l’immeuble. Il était immense et énorme alors que mon papa est tout petit et tout maigre. La porte s’est refermée et je n’ai entendu que des grognements. Quand mon papa est ressorti, il avait le sourcil qui saignait mais la voisine criait en arabe : « Il faut appeler les pompiers ! ». Il est passé devant moi sans me regarder, s’essuyant le sourcil d’une main.
Je voulais me baisser pour caresser Bijou qui miaulait désespérément mais mon père est revenu très vite. Il ne tenait pas une trousse à pharmacie dans sa main, mais un pistolet qu’il pointait sur mon chat. Il me prit dans ses bras et me cacha le visage. Je n’entendis que mon hurlement.
– 9. Mon petit frère est né. Il est tout mignon bien qu’un peu joufflu je trouve. Mes parents sont heureux. Ils ne s’occupent plus de moi, mais ils sont heureux. Et je suis contente, je n’irai plus voir le monsieur qui s’habille si mal.
– 10. Il est tard et j’ai du mal à trouver le sommeil. Je me tourne et me retourne dans mon lit.
J’entends des cris étranges. Ils ne sont pas humains. Je me dirige vers la cuisine et quand je pousse la porte je vois ma mère empoignant un coq d’une main et de l’autre un énorme couteau. J’ai peur. Sa tête est tournée vers la table parce qu’elle lit à haute voix quelque chose sur un petit livret. Elle ne me voit pas. Je suis morte de peur. Je suis paralysée. Tout à coup, la litanie s’interrompt et ma mère tranche la gorge du coq d’un seul coup. Le sang m’éclabousse mais je ne peux détourner mon regard de la scène.Ma mère me voit à cet instant et elle appelle son mari, mon père. Le poids du corps de l’animal est trop lourd, il tombe par terre et le sang s’écoule sur le sol. Sa tête reste dans la main gauche de ma mère. C’en est trop je me retourne mais butte sur le torse de petite taille de mon père. Je vois son regard sévère partir de moi, jusqu’à ma mère.
Il l’insulte en arabe. Il s’avance vers elle et la gifle. Je pars en courant. J’entends au loin la voix plaintive et apeurée de ma mère répondre en français : « Il a dit de le faire, il a dit de le faire… ».– 11. Je ne parle plus à mes parents. Ils sont vraiment trop bizarres. Je n’aime pas mon petit frère, il m’énerve. Et mes parents, toujours à lui dire qu’il est plus beau que moi, plus gentil que moi, plus doué que moi à l’école. J’en ai marre. Yasmina est partie ces derniers temps, alors pour ne pas m’ennuyer, je vais voir ma grand-mère. Elle est gentille. Elle me raconte pleins d’histoires sur sa vie d’avant qu’elle se marie et tout et tout. Elle me donne des sous en cachette en me faisant promettre de ne rien dire à mes parents. Si elle savait que de toute façon ça fait longtemps que je ne leur dis plus rien du tout…
– 13. Je me suis réveillée en sursaut ce matin, pourtant on est dimanche. Mais pas question de dormir aujourd’hui ou de traîner au lit. Ma grand-mère m’emmène au cinéma. Je ne dis pas à mes parents où je vais. De toute façon, ils s’en fichent, tout ce qui importe c’est leur fils. Ils ont peur en ce moment. Peur pour lui évidemment. Il paraît que des attentats ont lieu un peu partout. Des messieurs qui veulent libérer l’Algérie. J’ai demandé à ma grand-mère : « Pourquoi ? On n’est pas libre mémé ? ». Elle a soupiré et m’a souri. Mais elle avait l’air toute triste, comme si on n’était pas vraiment libre. Il faut que je me renseigne.
– 14. Je tiens mémé par le bras et on va voir un super film au cinéma de Bône. Mais ma grand’mère presse le pas, elle a l’air inquiète. Le monsieur qui est devant nous
aussi. Il est bien habillé avec un costard, une cravate trop belle avec des carreaux dedans. Soudain, une voiture tourne à l’angle de la rue. Les pneus crissent tellement elle va vite. Mémé me prend dans ses bras, se retourne et me regarde droit dans les yeux.J’entends toute une série de petits coups. On dirait une mitraillette. C’est bien une mitraillette. Je hurle. Le mur se crible de balles et le monsieur en costard s’écroule à moins de deux mètres de nous. La voiture est passée. Je suis contente, je n’ai pas pleuré. Je dis : « Mémé c’est fini, la voiture est plus là… Mémé ? ». Mais ma grand-mère ne me répond pas, elle reste à me regarder sans bouger. Ses yeux non plus ne bougent plus. Elle me sert toujours dans ses bras.
– 15. Je pleure. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je pleure. Peut-être parce que je vois tout le monde pleurer autour de moi, je ne sais pas trop. Au début, je n’avais pas envie de pleurer. C’est étrange, ma grand-mère, je l’aimais énormément, pourtant, je n’ai pas pu pleurer quand j’ai su qu’elle était morte.
Même quand on m’a dit qu’elle m’avait sauvée la vie. Mais là, au cimetière, en voyant tout le monde fondre en larmes, j’ai pleuré aussi. J’ai l’impression d’avoir quatre-vingt dix ans. Je sens une main qui s’empare de la mienne. C’est Yasmina. Elle a pu s’échapper de sa maison pour venir. Je ne sais pas pourquoi mais depuis quelques temps ses parents ne veulent plus qu’on se voit. J’entends mon père discuter avec un ami à lui. Il veut qu’on parte en France.
Mais je croyais qu’on y était en France…– 16. On est obligés de partir. Je suis vraiment perdue dans cette guerre pour libérer quelque chose, je ne sais pas quoi exactement. J’ai peur. Je pensais que dans la libération on était méchants avec les méchants. Ma grand-mère n’avait jamais fait de mal à personne. A l’école, on n’arrête pas de me traiter de sale juive radine. Mais là aussi, je ne comprends toujours rien parce que je ne suis ni sale, ni radine. De toute façon, à part l’argent de ma grand-mère, je n’ai jamais eu le sou. Mes parents non plus d’ailleurs, toujours à dire que la fin du mois sera dure, qu’il faudra se serrer la ceinture…
Même que moi je rigolais en disant qu’à part mon papa, personne n’en portait de ceinture !
Ce qui m’attriste le plus c’est de ne plus voir Yasmina et de ne pas pouvoir lui dire au revoir. J’ai cru que sa mère allait me tuer quand j’ai tapé à sa porte pour lui faire mes adieux. J’ai beaucoup pleuré. Je suis perdue.– 17. Hier des amis de mes parents sont venus à la maison. Ils étaient gentils et mes parents les aiment bien. Je commence un peu à m’habituer à Toulon et à la France, même si les gens ne sont pas très accueillants avec les gens qui viennent d’Algérie comme nous. En plus, comme il dit mon père, « On est juifs et ça n’a jamais arrangé les choses ». Je ne comprends pas très bien mais je crois que les juifs on ne les aime pas trop. Je débarrassais la table. Un des deux amis m’a dit de venir le rejoindre derrière le bar. Il avait des bonbons. Il me demanda si j’en voulais. J’adore les bonbons, surtout ceux au citron, et il en avait tout un paquet. Il m’a dit : « Alors si t’en veux, chuuut ».
– 18. J’ai des bonbons au citron plein les mains mais je ne comprends pas ce qu’il vient de se passer. Le monsieur m’a tripotée un peu partout. Ce n’était pas désagréable mais c’était bizarre. Je ne sais même pas s’il a le droit de faire ça.
– 19. Les amis de mes parents sont revenus plusieurs fois. Chaque fois, j’ai plein de bonbons mais chaque fois il recommence la même chose. Une fois, mes parents étaient absents et ils l’ont même fait tous les deux. Heureusement, ils n’ont pas touché à mon petit frère. J’ai voulu en parler à mon père mais quand j’ai ouvert la bouche pour lui dire que j’avais un souci, il a anticipé ma question en me demandant d’un air excédé : «Qu’est-ce qu’il y a encore ?». Je me suis dit que c’était peut-être mieux de ne rien leur dire. Je vais encore me faire engueuler sinon.
– 20. J’ai environ trente ans aujourd’hui. Je suis enseignante, mariée et mère de deux enfants. J’ai tout pour être heureuse. Pourtant, j’ai un poids dans mon cœur sans savoir d’où il provient. J’ai mal, très mal. Je n’ai pas envie de vivre. Je n’ai plus envie de vivre. Je sais que ma vie n’est pas à plaindre, loin de là. Je ne meurs pas de faim. Mes enfants sont en bonne santé. Mon mari est gentil et attentionné.
Pourtant, je vois tout en noir, rien n’est jamais satisfaisant. J’ai besoin d’exprimer ma colère alors je fais du mal, je dis des choses qui blessent. Je ne peux pas m’en empêcher et cela me détruit. J’ai horreur de faire du mal aux gens, mais c’est plus fort que moi. Je suis perpétuellement en colère. Après moi, après les autres, après tout le monde. J’en veux à tout le monde. Je crois que le problème c’est moi même. Ce soir, je m’endormirai pour ne jamais plus me réveiller.
A ma mère…
Pour toutes ces choses qui semblent insignifiantes et qui détruisent…
Nicolas Le Roux
La Ciotat, le 17 février 2002
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